Nous sommes mercredi, fin d’après-midi. Le soleil brille, et le temps est particulièrement doux en ce mois d’octobre. Il se dit qu’il va rester un peu dehors, devant la gare, avant de prendre son train.
Le jeune homme en question est de bonne humeur. Il vient du magasin de guitare, où il s’est acheté une jolie acoustique d’occasion qu’il a eue pour une bouchée de pain compte tenu du modèle. C’est une bonne journée.
Assis sur un banc, il a envie de l’essayer un peu pour entendre à nouveau le son de la bête. Il déteste ces pseudo-musiciens qui n’attendent qu’une occasion pour sortir leur instrument et frimer en public, mais là, il a des circonstances atténuantes. Et puis, il y a très peu de monde…
Il se lance, ouvre la fermeture éclaire de sa housse, et la sort. Il la regarde avec amour, et se dit qu’il a vraiment fait une bonne affaire aux vues de son excellent état. Il sort un onglet, l’accorde vite fait, et se plonge dans la musique sans regarder autour de lui.
Il commence par jouer Anji , de Paul Simon. C’est un bon test pour la guitare, et puis ça l’empêche de paraitre trop niais comme s’il sortait un Smell Like Teen Spirit en public. Paul Simon, la génération d’aujourd’hui connait peu, voire pas du tout, et ce morceau est plutôt intéressant à jouer. Il en a bavé pour l’apprendre.
Concentré sur sa guitare, il n’a pas entendu un vieil homme approcher. Ce n’est que quand celui-ci tape la mesure avec son pied que le jeune homme lève la tête, surprit. Mais pas autant que le nouveau venu, qui lui fait part de son étonnement d’entendre un garçon de son âge jouer de la musique des années 60’s, et un morceau si peu connu qui plus est.
Le jeune homme lui propose gentiment de s’asseoir à ses côtés. Il enchaîne avec un autre morceau, de Simon&Garfunkel cette fois-ci, et fredonne l’une des deux parties vocales. Quelle ne fut pas sa surprise en entendant la voix du vieil homme, éraillée par les années, réussir comme il peut la deuxième voix. Le jeune sourit, et se rend compte qu’il vit un moment particulier.
A la fin du morceau, ils éclatent tous les deux de rire. Le vieil homme lui dit que c’est une très belle guitare qu’il a là. Le garçon lui propose de l’essayer s’il sait jouer, et le vieillard baisse la tête, en avouant n’être plus sûr de pouvoir, à cause de cette fichue arthrose qui fait rouiller ses doigts.
Le jeune homme lui demande quand même d’essayer, et lui pose la guitare sur les genoux. C’est là que le vieil homme tente de jouer Scarborough Fair, tant bien que mal, mais fait diversion en demandant au jeune s’il connait l’histoire de cette chanson. Ce dernier l'a déjà écoutée, mais n’en sait pas plus.
Le vieillard lui raconte donc l’histoire de cette ballade médiévale, qui a traversé les siècles sans prendre une ride. La chanson parle d’un homme qui envoie un messager retrouver la femme qu’il aime, afin qu’il lui demande des choses impossibles à faire pour qu’elle lui prouve son amour. Il conclut en disant que l’amour ne se prouve pas, il se ressent.
Le jeune homme est émut, et le remercie pour cette histoire. Il n’écoutera plus cette musique de la même façon. Il regarde l’heure, et se rend compte qu’il risque de rater son train. Le voilà donc qui range sa guitare en quatrième vitesse, dit au revoir au vieil homme, et entre dans la gare en courant.
Le vieillard restera assis longtemps sur ce banc, en se remémorant le passé, l’époque où lui-même jouait du Paul Simon devant les gares. Pour lui aussi, c'est une bonne journée.
Le jeune homme en question est de bonne humeur. Il vient du magasin de guitare, où il s’est acheté une jolie acoustique d’occasion qu’il a eue pour une bouchée de pain compte tenu du modèle. C’est une bonne journée.
Assis sur un banc, il a envie de l’essayer un peu pour entendre à nouveau le son de la bête. Il déteste ces pseudo-musiciens qui n’attendent qu’une occasion pour sortir leur instrument et frimer en public, mais là, il a des circonstances atténuantes. Et puis, il y a très peu de monde…
Il se lance, ouvre la fermeture éclaire de sa housse, et la sort. Il la regarde avec amour, et se dit qu’il a vraiment fait une bonne affaire aux vues de son excellent état. Il sort un onglet, l’accorde vite fait, et se plonge dans la musique sans regarder autour de lui.
Il commence par jouer Anji , de Paul Simon. C’est un bon test pour la guitare, et puis ça l’empêche de paraitre trop niais comme s’il sortait un Smell Like Teen Spirit en public. Paul Simon, la génération d’aujourd’hui connait peu, voire pas du tout, et ce morceau est plutôt intéressant à jouer. Il en a bavé pour l’apprendre.
Concentré sur sa guitare, il n’a pas entendu un vieil homme approcher. Ce n’est que quand celui-ci tape la mesure avec son pied que le jeune homme lève la tête, surprit. Mais pas autant que le nouveau venu, qui lui fait part de son étonnement d’entendre un garçon de son âge jouer de la musique des années 60’s, et un morceau si peu connu qui plus est.
Le jeune homme lui propose gentiment de s’asseoir à ses côtés. Il enchaîne avec un autre morceau, de Simon&Garfunkel cette fois-ci, et fredonne l’une des deux parties vocales. Quelle ne fut pas sa surprise en entendant la voix du vieil homme, éraillée par les années, réussir comme il peut la deuxième voix. Le jeune sourit, et se rend compte qu’il vit un moment particulier.
A la fin du morceau, ils éclatent tous les deux de rire. Le vieil homme lui dit que c’est une très belle guitare qu’il a là. Le garçon lui propose de l’essayer s’il sait jouer, et le vieillard baisse la tête, en avouant n’être plus sûr de pouvoir, à cause de cette fichue arthrose qui fait rouiller ses doigts.
Le jeune homme lui demande quand même d’essayer, et lui pose la guitare sur les genoux. C’est là que le vieil homme tente de jouer Scarborough Fair, tant bien que mal, mais fait diversion en demandant au jeune s’il connait l’histoire de cette chanson. Ce dernier l'a déjà écoutée, mais n’en sait pas plus.
Le vieillard lui raconte donc l’histoire de cette ballade médiévale, qui a traversé les siècles sans prendre une ride. La chanson parle d’un homme qui envoie un messager retrouver la femme qu’il aime, afin qu’il lui demande des choses impossibles à faire pour qu’elle lui prouve son amour. Il conclut en disant que l’amour ne se prouve pas, il se ressent.
Le jeune homme est émut, et le remercie pour cette histoire. Il n’écoutera plus cette musique de la même façon. Il regarde l’heure, et se rend compte qu’il risque de rater son train. Le voilà donc qui range sa guitare en quatrième vitesse, dit au revoir au vieil homme, et entre dans la gare en courant.
Le vieillard restera assis longtemps sur ce banc, en se remémorant le passé, l’époque où lui-même jouait du Paul Simon devant les gares. Pour lui aussi, c'est une bonne journée.